L'Ancien Grenier à Sel

Il y avait, un grenier à sel à Nampont, créé par l’article 2 de l’édit du mois de mars 1725, pour remplacer ceux de Rue et de Forest-Montiers, supprimés par l’article 1er dudit édit. Le Curé de Rue levait du sel en ce grenier en 1751. Il est tout entier d’impôt à l’exception de Rue et de sa banlieue. 74 localités en ressortirent. C’était le dernier avant la frontière du Pas-de-Calais, à quelques centaines de mètres de là, où le sel était tellement rare et cher à cette époque, car il fallait payer un droit élevé pour franchir l’Authie, que les habitants, qui ne mangeaient que de la viande sans sel, donc rouge, furent baptisés : « Les boyaux rouges ».
Le sel est une denrée indispensable à la conservation de beaucoup d’aliments. Sous l'Ancien Régime, la vente du sel devient monopole d’État et fait l’objet d’un impôt spécifique : la gabelle. La particularité de cette taxe, c’est l’inégalité géographique de sa perception; certaines provinces en sont exemptées alors que d’autres paient la taxe à son taux le plus élevé, soit 20 fois la valeur du sel. Une telle différence de prix ne pouvait que favoriser la fraude et la contrebande, c’est-à-dire le faux saunage.
La rivière de l’Authie, limite naturelle entre
La sévérité des peines semble disproportionnée pour la répression de délits, considérés par la plupart des gens, fort peu graves. Pour la contrebande à pied et sans armes, le faux saunier était condamné à
Dès 1665, on propose déjà d’envoyer une partie des faux sauniers qui ont été condamnés aux galères, vers les colonies mais ce n’est qu’en 1730 que le Canada reçoit ses premiers faux sauniers. Entre 1730 et 1743, on évalue à 585 le nombre de faux sauniers et contrebandiers qui ont été déportés au Canada.
En 1700, François Courtin époux de Madeleine Queval est nommé Capitaine des gardes du sel à Nampont-Sain-Firmin.
En 1734, une affaire secouait la commune de Nempont, l’affaire Pierre Dubois : « ...De par le Roy a Versailles le 28 Juin 1734 ; Sa Majesté ayant destiné par ses ordres les nommés Pierre Dubois et marie anne du Bois a etre transferés a
Le 3 novembre 1733, le Roi Louis XV transmet ses ordres afin que Pierre Dubois et sa fille Marie Anne soient transférés dans les prisons du Havre. Le 17 novembre suivant, l’exempt de
Le 22 juin 1734, Michel Bégon, Intendant du Havre, écrit au Ministre afin que soient expédiés de nouveaux ordres. Puisqu’il n’y a pas, dans ce port, de navire pour
Le 15 juillet 1734, les archers de
Le Saint-Antoine de Dieppe arrive à Québec vers le 2 octobre 1734, après une traversée d’environ 80 jours. Le 10 octobre suivant, M. de Beauharnois et M. Hocquart confirment au Ministre Maurepas qu’ils ont bien reçu de M. Bégon, l’ordre de retenir les prisonniers et qu’ils veilleront à ce qu’ils ne repassent pas en France. Le 1er février 1735, le ministre écrit à M. de Beauregard qu’il a reçu le certificat de la remise faite à Québec des nommés Pierre et Marie Dubois qui avaient été embarqués par ordre du Roi sur le navire le Saint-Antoine de Dieppe, commandé par le Capitaine Pierre Sallois.
Pierre Dubois est décédé le 11 juillet 1735 à l’Hôtel-Dieu de Québec, et a été inhumé le lendemain dans le cimetière des pauvres. Il était entré à l’Hôtel-Dieu le 5 juillet précédent. Le registre des malades précise «pierre dubois agé de 70 ans de picardie faussonier mort le 11». Marie Anne Dubois épouse le 4 septembre 1736, à 36 ans, un veuf beaucoup plus âgé qu’elle, Jean Georget dit Châteaubrillant.
Petit Chemin, hameau de Dominois fut aussi grenier à sel de Nampont en 1726 comme Arry en remplacement de Forest-Montiers.
Liste des Receveurs du Grenier à sel de Nampont :
1729 : Louis MAUPIN.
1735 : François LOISEL.
1743 : Nicolas de SAINT-JULLIEN.
1749 : Charles de SAINT-JULLIEN.
1758 : Norbert LOISEL.
1764 : Adrien FUZELLIER.
1775 : Jean-Baptiste HENOCQ.
1776 : François HAUDRY.
1778 : Jacques-Sébastien de SAINT-JULLIEN.
1788 : Pierre CARPENTIER.
